J’ai toujours cherché, en photographiant, à réaliser des images esthétiques ou insolites, faites d’oppositions de formes ou de couleurs, de répétitions ou de déformations. Des images cadrées avec soin ou des images qui suggèrent plus qu’elles ne montrent[1].

C’est seulement depuis peu que j’essaye de créer des séries tirant un fil ou de produire une image propre à initier un récit. Avec le temps, mes photos, d’abord statiques et minérales, se sont peuplées de gens. Ça aide à imaginer des histoires.

La technique m’a rendu service : j’ai débuté avec un grand angle ouvrant sur les horizons ; maintenant j’use en plus d’un téléobjectif écrasant les perspectives. Pour moi qui ai une mauvaise vue, l’arrivée de l’autofocus a été une révolution aussi importante que le numérique. Je peux pointer mon sujet avec acuité et différencier les différents plans avec de jolis bokeh[2] !

[1] Exposition de 2018 à la galerie Artes (Paris 5^ème) : Des photos qui ne ressemblent à rien ou presque.

[2] « Flou » en japonais.